CHAPITRE 14

Chapitre 14
Seulement, si vous demandez…

[Mark 10 : 46–52]

46 Ils arrivèrent à Jéricho. Et, lorsque Jésus en sortit, avec ses disciples et une assez grande foule, le fils de Timée, Bartimée, mendiant aveugle, était assis au bord du chemin.
47 Il entendit que c’était Jésus de Nazareth, et il se mit à crier ; Fils de David, Jésus aie pitié de moi !
48 Plusieurs le reprenaient, pour le faire taire ; mais il criait beaucoup plus fort ; Fils de David, aie pitié de moi !
49 Jésus s’arrêta, et dit : Appelez-le. Ils appelèrent l’aveugle, en lui disant : Prends courage, lève-toi, il t’appelle.
50 L’aveugle jeta son manteau, et, se levant d’un bond, vint vers Jésus.
51 Jésus, prenant la parole, lui dit : Que veux-tu que je te fasse? Rabbouni, lui répondit l’aveugle, que je recouvre la vue.
52 Et Jésus lui dit : Va, ta foi t’a sauvé.

Contexte
Jésus enseigne lesaux disciples qu’en général les chefs d’étatd’État tyrannisent le peuple. Cela ne doit pas être ainsi, car celui qui veut être grand parmi vous, doit tout servir tous. En. Par exemple, c’est ma mission de vous servir et non d’être servi [Mc. 10:42–45].

Il guérit dans un autre contexte un aveugle qui recouvra la vue bien avant de se rendre vers la montagne des oliviers [v. 53 ; 11:1].

C’est à Jéricho que Jésus entendit la voix de Bartimée, le fils de Timée mendiant sur la route, s’adressant de vive voix au fils de David pour le secourir [10:46–47]. Malgré l’opposition de plusieurs qui voulurent luile faire taire, il cria plus fort pour que le Christ l’entende [v. 48]. Jésus le fit appeler et lui demanda ce qu’il voulut qu‘il fasse pour lui. Il répondit, recouvrer la vue. A cet instant, Jésus lui répondit de partir, que sa foi l’avait guéri [vv 49–52].

Vous êtes du nombre …
Qui peut honnêtement dire qu’il/elle n’a pas unde problème ? Quel qu’enQuelle que soit la nature de l’obstacle, il peut être résolu par le moyen de la foi. L’histoire de Timée nous porte à penser au-delà de nos réflexions pour comprendre cette scène en trois actes :

1. dépourvu de tout bien, il se voit mendié pour gagner sa vie ;
2. il est aveugle et ne peut pas travailler si les autres ne lui font pas grâce ;
3. il vit pleinement découragé et remis à son sort jusqu’au jour où il entendit parler du Christ qui pouvait le libérer de ses liens. Cette scène d’un misérable, le plus pauvre des pauvres, détaché de son environnement, montre la situation d’un homme obligé de mendigoter son pain pour survivre. Peut-être que plusieursbeaucoup ne sont pas dans le même cas, mais il est évident que tous les problèmes ont le même objectif, porter à la souffrance, à la tristesse et au découragement.

Ces trois problèmes font partie de la vie de tous les êtres humains, riches ou pauvres. Ils ne sont pas évitables mais ont leur solution au moment où l’on s’attend le moins ; comme disait le paulinien, dans l’espérance contre toute espérance. Comment peut-on espérer quand on ne croit en rien ? Comment peut-on patienter quand ce que l’on croit ne se réalise pas ? Ces deux questions se ramènent en un seul point, l’insatisfaction. Cette dernière est un mal comme tous les autres retrouvanttrouvant son origine dans le syndrome Calimero portant à vivre dans l’illusion.
de Calimero portant à vivre dans l’illusion.

Aveugle physique ou mental, pas de différence ?
La condition de Bartimée était pourtant réelle parce qu’on retrouve des polarités qui mettent cela en évidence : la mendicité, la privation de la vue, la détresse, le cri de l’angoisse, à l’origine de tous les maux qui rendent son état de vie, lamentable, endolorieendolori et chthoniennechthonien, à l’opposé d’une vie normale. Les gens racontent que, malgré leur richesse ou leur pauvreté, ils vivent dans un état d’enfer qu’ils n’arrivent souventes foissouvent pas à comprendre, mais qui fontfait partie de leur réalité quotidienne. Cela veut dire tout simplement, on dire que l’on peut être un aveugle physique ou un aveugle mental, communément appelé handicap psychique que Jésus décrit en ces termes : « Avez-vous le cœur endurci ? Ayant des yeux, ne voyez-vous pas ? Ayant des oreilles, n’entendez-vous pas ? Et n’avez-vous point de mémoire ? Ceux qui ont des yeux, ne voyez-vous pas ? Et vous qui l’avez, n’écoutez-vous pas ? Mais tu ne te souviens pas [8:18]. Cette observation est mise en contexte chez les synoptiques les décrivant ainsi : « Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point, et tu n’as pas vu » [Mat. 13:14c]. « Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître » [Luc 24:16]. « Il a aveuglé leurs yeux ; et il a endurci leur cœur, De peur qu’ils ne voient des yeux, Qu’ils ne comprennent du cœur, Qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. Τετύφλωκεν αὐτῶν τοὺς ὀφθαλμούς, καὶ πεπώρωκεν αὐτῶν τὴν καρδίαν· ἵνα μὴ ἴδωσιν τοῖς ὀφθαλμοῖς, καὶ νοήσωσιν τῇ καρδίᾳ, καὶ ἐπιστραφῶσιν, καὶ ἰάσωμαι αὐτούς » [Jn. 12:40].
Le handicap de Bartimée n’est pas sa condition d’aveugle ; ni la condition humaine, sa condition psychique, mais plutôt l’inexistence des deux aux yeux de Dieu qui regarde à l’âme et non le corps. Jésus ajoute : « Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme ? Que donnerait un homme en échange de son âme. Si donc le Fils vous affranchirent, vous serez réellement libres. Je sais que vous êtes la postérité d’Abraham ; mais vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole ne pénètre pas en vous. » [8:36, 37].

Le Livre d’Ézéchiel ajoute : « Voici, toutes les âmes sont à moi ; l’âme du fils comme l’âme du père, l’une et l’autre sont à moi ; l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra [Ez. 18:4]. Peut-être que cela paraitra étrange, cette illustration paraîtra étrange, mais elle a toute sa profondeur parce que tout être humain est fait à l’image de son Créateur, ayant des personnalités analogues quant à l’intelligence, la sensibilité et la volonté.

Acte de foi ou de volonté
Bartimée exerce cette volonté, ce désir de libération, de recouvrement deretrouver la vue et personne ne pouvait l’empêcher de crierdemander à haute voix au fils de David de le secourir. Les obstaclesL’absence de la vue, son état de mendicité, son état de désespoir, ni même les gens qui voulaient l’apaiser n’ont pas pu le convaincre. Il exerça sa volonté dans l’acte de foi pour se faire entendre ; comme disait l’autre, « pryè-a monté pou gras-la desan. » En effet, dans son état humiliant, humilié et s’humiliant, il n’hésita pas à recourir à la bonne direction, au bon chemin, celui du Christ, pour lui demander de lui recouvrerrendre la vue. Un acte de foi qui se lit ainsi :

Merveilles de la grâce ! L’arche de Dieu, avec son propitiatoire d’or, s’arrête en passant les murs de Jéricho, et le fils de Tirée est appelé dans la présence de Celui qui, humble Fils de l’homme, est Seigneur de toute la terreTerre. Il est invité à présenter lui-même sa requête aux pieds mêmes du Fils de David et du Seigneur de David.

En obéissant au message du Seigneur, Bartimée quitte sa posture de mendiant, et dans sa hâte à obéird’obéir, il jette loin son vêtement. Et c’est en ceci que l’aveugle nous enseigne aujourd’hui.

Peu importe ce que ce vêtement ait pu être, haillonhaillons ou robe précieuse ou ce que Bartimée aita pensé que ce qui était bon pour mendier au bord de la route, mais ne conviendrait pas dans laen présence du Roi. C’est le renoncement qui est la leçon à apprendreretenir.

En fait, le mendiant était très anxieux d’obéir à l’ordre royal. On le voit à la manière dont il se lève : d’un bond ! Cette promptitude à répondre à l’appel du Maître lui fait abandonner son long vêtement : il entraverait ses pas, l’empêcherait d’avancer .

La récompense
La joie de Bartimée a été à l’origine de sa guérison, misant sur sa confiance sans réserve en Christ. Bartimée exprime l’espoir que le sauveur politique sera aussi un sauveur social et un thaumaturge et qu’il aura pitié des miséreux. Si Christ a été la réponse du pèlerin, à combien plus forte raison, il est aussi la réponse à ceux qui le cherchent aujourd’hui. Cette foi s’exprime par le fait que l’ancien aveugle se met à la suite du Christ, une métaphore omniprésente dans les évangiles pour exprimer le fait dude devenir disciple. Outre la guérison de la cécité physique, le texte marque la fin d’un aveuglement spirituel. Et, la Bible dans le livre de Marc raconte ce qu’il dit : « Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le ; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne. » [9:47]. Une autre confirmation, parmi tant d’autres, que nos problèmes ne sont pas liés à notre état physique ou psychique, mais plutôt à notre insatisfaction. Vivre en dehors de l’enseignement du Christ est la cause fondamentale de tous les maux tels :que se plaindre tout le temps, accuser injustement les autres, marcher dans la duplicité, convoiter la position d’autrui etc. sont autant d’handicapde handicaps qui ne sont pas différents quede celui de Bartimée.

Le handicap n’est pas toujours visible. Si celui de ce dernier l’a étél’était, peut-être que vous êtes du nombrefaites partie de ces 80–85% ayant un handicap invisible, difficile à percevoir mais facile à discerner dans les lunettes de l’enseignement du Christ, pour que tous ces maux trouvent leur grâce dans le pardon, …… et que les péchés ne leur soient pardonnés [4:12d] ; seulement si vous demandez.