Luc 3: 1-6
1La quinzième année du règne de Tibère César, -lorsque Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, son frère Philippe tétrarque de l’Iturée et du territoire de la Trachonite, Lysanias tétrarque de l’Abilène,
2et du temps des souverains sacrificateurs Anne et Caïphe, -la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert.
3Et il alla dans tout le pays des environs de Jourdain, prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés,
4selon ce qui est écrit dans le livre des paroles d’Ésaïe, le prophète : C’est la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers.
5Toute vallée sera comblée, Toute montagne et toute colline seront abaissées ; Ce qui est tortueux sera redressé, Et les chemins raboteux seront aplanis.
6Et toute chair verra le salut de Dieu.
Le Contexte
Jésus, répondant à ses parents qui le cherchaient avec inquiétude, leur dit qu’il doit s’occuper des affaires de son Père [Luc 2 : 48-52].
Alors que Jean Baptiste invitait ceux qui l’écoutaient avec conscience au baptême de repentance [3 : 7-8].
Jean prêchait le baptême de repentance pour inviter les pécheurs à se réconcilier avec Dieu et recevoir la grâce qui vient de Dieu [3 : 1-6].
Deux objectifs qui se rencontrent
Au temps du Christ les gens étaient préoccupés à deux choses : Dieu et leurs affaires. La foi juive particulièrement donnait une importance aux deux, parce que même les sceptiques se conformaient aux lois traditionnelles religieuses.
Si les croyances se rencontraient avec le bémol de la présence du Christ et le nouveau message de la repentance, la tradition avait une forte raison d’être : celle d’attirer tous vers Dieu.
Le livre de Luc fait écho de la prophétie qui se réalise entre les deux protagonistes Jean le baptiste et Jésus Christ.
Missionnaires de Dieu, ils interpellent la conscience et éveille les cœurs à prendre le chemin de la réconciliation :
1. Par le baptême, « Par ailleurs le baptême du Jourdain était donné par le jeune prophète lui-même, au nom de Dieu qui l’avait envoyé. Et surtout, à ses yeux, la conversion était le présupposé indispensable : les disciples ne devaient pas se contenter de proclamer leur idéal par des ablutions rituelles ; il leur fallait se détourner de leur vie pécheresse, s’orienter résolument vers Dieu pour accomplir sa volonté, et se préparer au pardon des péchés qui ne manquerait pas de venir dès que le Règne de Dieu ferait irruption dans le monde.”
2. Par l’Esprit Saint, pour recevoir la grâce du salut éternel selon qu’il est écrit : « Afin de donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon de ses péchés.” [1: 77]. Mais accueillir Jésus, le Messie de Dieu, l’accueillir comme sauveur, c’est accepter de partir avec lui, c’est prendre avec lui le chemin du retour, car s’il vient parmi nous, c’est pour nous conduire au pays de la gloire, c’est-à-dire à l’amour du Père qui est le but du monde et de l’histoire des êtres humains.
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Le changement devient impératif d’après Luc, seulement quand ces conditions sont remplies pour connaitre des jours meilleurs qui donnent la joie de vivre [3 : 5-6].
Condition de conscience
Ce qui porte à comprendre que toute société deviendra meilleure seulement quand ces conditions de conscience sont remplies sereinement de tout cœur. Ce n’est pas sans raison que Jean baptiste appelle ceux qui l’écoutaient « race de vipères » ou communément appelés « hypocrites, menteurs, voleurs et tout le reste » pour éveiller le cœur de sa léthargie chronique et le rendre apte à recevoir le salut ; selon qu’il est écrit : « Et toute chair verra le salut de Dieu.” [3 :6].
Aujourd’hui la plupart de nos collègues dans la pastorale parlent de bien être, de réconfort, de succès et de joie, sans donner la culture de la formation et de l’information. Touchant sensiblement l’émotion des uns et des autres, ils ne donnent que leur côte part de leur compréhension qui ne contribuent pas au changement véritable qu’ont prôné nos protagonistes ; en l’occurrence, Jean Baptiste et Christ.
L’absolution passe par le syncrétisme de la repentance et de la formation.
Jean a passé tout son ministère à éveiller l’âme des uns et des autres pour les porter à prendre une nouvelle direction.
Christ a passé tout son ministère à l’enseignement et à la démonstration de la puissance de Dieu par l’action du Saint Esprit qui faisait des miracles et des prodiges de toutes sortes comme l’ont si bien témoigné la multitude gens qui le suivaient « … saisie de joie, se mit à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus. » [19 : 37].
« Mais accueillir Jésus, le Messie de Dieu, l’accueillir comme sauveur, c’est accepter de partir avec lui, c’est prendre avec lui le chemin du retour, car s’il vient parmi nous, c’est pour nous conduire au pays de la gloire, c’est-à-dire à l’amour du Père qui est le but du monde et de l’histoire de l’humanité. »
La mission inconditionnelle
Les deux ont suivi une seule voie : celle tracée par Dieu pour changer le cœur des êtres humains à se réconcilier avec leur Créateur.
• Ils n’ont pas eu d’autres préoccupations
• Ils n’ont pas eu d’autres businesses
• Ils n’ont pas eu d’autres voies séculaires
• Ils n’ont pas eu d’autres ambitions
• Ils n’ont pas eu d’autres préférences
• Ils n’ont pas eu d’autres inclinations
• Ils n’ont pas eu d’autres privilèges
• Ils n’ont pas eu d’autres passions
• Ils n’ont pas eu d’autres avantages
Ils sont restés solidaires, unis, cohérents, inséparables et homogènes pour remplir la mission que Dieu leur a confiée.
Si hier les gens étaient préoccupés par deux choses, Dieu et les affaires, aujourd’hui ils sont embourbés dans ce que fait véritablement leur passion : la science, la technologie, l’arbitraire, l’ignorance, la paresse et le « manfoubinisme. »
Jésus, ayant fait le même constat intervient et ajoute : « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. » [6 : 13].
Le moment favorable
Célébrons le temps de l’Avent pour mettre en échec la méfiance à l’enseignement du Christ. Nous avons besoin de nous aimer les uns les autres pour construire un minimum de confiance en évitant les pièges du repli sur soi, sa famille, sa tribu, sa cité, son camp, ses intérêts, ses envies sa religion, sa nation …
Dans ce temps que nous vivons, il me semble que notre monde a besoin d’être sauvé de la défiance. En effet, aujourd’hui, on se méfie de tout : de la politique et de ses responsables, de la science et de ses experts, des médias et des journalistes, de l’Église et de ses ministres, des étrangers, de ceux qui ont d’autres croyances que les nôtres…
Dieu nous accorde le don de sa confiance par Jean Baptiste et Christ en venant au secours de nos défiances pour nous combler de nos manquements et nous délivrer de la tentation du repli.