Introduction du livre “L’architecture de l’évolution”

Tiré des plumes de Fritz Olivier, Ph.D., D.Min., D.H. Arch.

Un cheminement illimité

Le parcours de l’architecture est loin d’être achevé sur la route de l’infini où tout se découvre progressivement avec des auréoles multicolores les unes plus expressives que les autres. L’architecture a vécu depuis l’existence du temps et de l’espace parce que tout est forme. Tout ce qui est forme est architecture même si à sa découverte cette attribution ne lui a pas été donnée. Aujourd’hui elle lui revient de droit de la réclamer car c’est à travers les formes de toute nature que la science lui droit ses inspirations. Sa présence physique est donc un atout majeur pour favoriser l’inspiration et défier nature et espace afin de les conquérir harmonieusement par ceux dont la passion pousse à cheminer vers l’évolution à la conquête de nouveaux horizons de créativité.

La perception qui s’éveillait au fur et à mesure des observations a naturellement donné naissance à une approche à la fois « artistique » et « phénoménologique » au réveil du sens. Les deux ont contribué sans le savoir à charpenter et à rassembler les formes de manière à exprimer un objectif particulier. Cet objectif s’est d’abord retrouvé à l’intérieur dans les cavernes et les aménagements ; et ensuite à l’extérieur défiant les espaces et la nature sensible. Tout concours vers un objectif commun, celui de mécaniser les volumes à la recherche de l’abri et du confort en particulier.

L’art pourtant dévoilait ses arcanes progressivement. Tout comme l’architecture, l’art était toujours présent et il a fallu du temps pour le découvrir à la lumière des observateurs dont les talents se sont ravisés de faire apparaitre ses multiples facettes. Il devient comme l’architecture, le témoignage de son temps avec tout l’essor qu’on lui attribue. Aujourd’hui on doit concilier l’architecture avec l’art parce qu’ils ont le même dénominateur commun : forme. C’est à travers les formes géométriques planes et volumétriques dans leurs multiples dimensions que l’architecture connaitra le cheminement de l’évolution avec le temps à la croisée des chemins difficiles. Un cheminement fascinant à la découverte des cultures dont les représentations sont figurativement expressives d’une volonté de transformation, de reliques religieuses et historiques à travers les âges.

Les formes sont finalement comprises dans le message des figures géométriques qui à leur tour ont posé les jalons d’une architecture dite rationnelle se basant sur la rigidité des équilibres du dessin devant des formes statiques et dynamiques. Elles sont toujours évoquées et constituent l’éternelle présence de leurs attributions dans toutes les œuvres architecturales pour conjuguer les efforts des uns et l’astuce des autres vers des revirements sans fin qui traduisent la beauté architecturale. Une beauté ou une laideur dont le choix perplexe aux yeux du profane restera toujours la perception de l’autre.

L’histoire des autres

L’architecture offre l’occasion à chacun de refléter sa vie, son histoire, son époque, ses prouesses, son éloquence, sa force ou sa pusillanimité dans la contrée des chemins qui exige d’asseoir et de jouer carte sur table l’effervescence de la pensée. Elle devient toute allumée et toute flambée comme pour faire auréoler sa présence avec toutes les cohortes pluridimensionnelles. Si l’architecture est évolutive, il devient indispensable de l’exprimer à travers les lunettes de ceux qui continuent de valoriser son histoire jusqu’au vingt et unième siècle. Il ne sera plus question de faire l’exercice de l’appréciation ou de la critique sans bouger et faire vitaliser le conquis aux regards d’un futur déjà présent qui exige d’emboiter le pas vers un avenir globalisé à la recherche du bien être commun. Le temps des conflits doit cesser pour céder la place à la cohérence qui elle seule peut promouvoir la dynamique d’une critique éclairée capable d’unir les créations et les pensées vers l’évolution. A ce carrefour, la course normale de l’architecture reprendra son équilibre, mais cette fois vers un objectif commun à tous, celui du langage qui permet de véhiculer la construction de la pensée perceptive et constructive de manière à embrasser les nouveaux horizons avec acuité.

Plusieurs approches systématiques sont faites dans chaque chapitre de manière à démontrer les particularités et les objectifs communs qui sont recherchés pour valoriser l’architecture de l’évolution. Les tendances et les réflexions des architectes et professionnels de la construction sont autant de valeurs qui montrent à la fois la complexité, l’ambigüité et aussi les liens qui tissent l’architecture avec la ville, l’environnement, les objets, les espaces et l’être humain en particulier. Les différentes approches ouvrent la voie à une plus large compréhension des réflexions qui contribuent à la recherche de formules et de solutions permettant de valoriser le concept architectural pour ce qu’il représente aujourd’hui dans la perspective d’un futur prometteur. Le futur peut être aussi le présent s’il est compris dans une dialectique et une projettation qui maintiennent l’équilibre et rassurent la valorisation de sa présence dans les efforts globalisés et conjugués de manière à être l’expression d’une virtualité responsive aux besoins de l’humanité. Certaines expériences et certaines approches sont autant de ressources qui caractérisent la forte présence des prises de positions de beaucoup qui tombent et remontent offrant à chaque fois des perspectives meilleures pouvant répondre à un moment bien particulier aux besoins spécifiques de l’époque. Tout est à discuter et tout est mis à nu dans un contexte limité naturellement, mais suffisamment élucidé pour continuer à dynamiser la pensée et la réaction des architectes afin de valoriser une pluralité conjuguée des efforts soutenus pour une architecture constamment renouvelée qui continue de faire ressortir sa présence historique aux besoins de la société. D’ores et déjà, il devient aussi évident que les critiques seront bien accueillies dans la mesure où elles continuent à servir la cause de l’évolution architecturale pour une dynamique lui permettant sa croissance et la réponse aux questionnements de la nature. Elles seront aussi accueillies par ceux qui interrogent l’architecture dans sa conception initiale et qui promeuvent une refonte permettant de prendre une nouvelle direction justifiant sa présence ou non sur la scène planétaire parce qu’elle n’arrive pas à contribuer aux solutions « permanentes » d’une symbiose virtuelle et globalisée à l’encontre de l’acuité d’une dégénérescence magistrale que les solutions ne semblent pas pour le moment satisfaire.

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Fondateur de l'UGOC / docteur /professeur

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